Le voyage de notre vie
Grâce à certains auteurs anciens ou modernes, découvrons l’allégorie de la calèche. En effet, nous trouvons déjà cette approche de l’être dans sa globalité chez Platon, dans Phèdre sous le titre « le mythe de l’attelage ailé » ; dans les textes sacrés de l’Inde, les Upanishad ; ou encore chez le philosophe russe Georges Gurdjieff et enfin dans le livre de Michel Odoul, le fondateur de l’Institut Français de Shiatsu, Dis-moi où tu as mal et je te dirais pourquoi.
Dans cette métaphore, l’existence se présente comme un voyage. Pour qu’il soit réussi, les 4 plans de l’être doivent être respectés : corps/mental/émotionnel/spirituel.
Symboliquement…
- Tout d’abord, la calèche avec ses roues et son habitacle constitue notre corps physique.
- Puis, le cocher représente notre mental : c’est la partie consciente, la raison qui gouverne nos pulsions.
- Tandis que les chevaux, un noir et un blanc symbolisent nos émotions. En effet, ils sont l’énergie qui nous permet d’aller de l’avant.
- Et enfin, le passager est notre nature profonde, notre moi intime, notre voix intérieure ou même notre âme.
Ainsi, cet attelage avance sur des routes et dans des conditions climatiques qui représentent notre chemin de vie. Il est une sorte de fil conducteur que tout individu suit au cours de sa vie.
Un chemin avec des obstacles…
Alors que Paulo Coelho appelle ce chemin de vie, « sa légende personnelle », il est en effet le fil conducteur de notre vie.
Ainsi, la calèche circule sur un chemin de terre, lequel n’est pas linéaire : il peut comporter des cailloux, des trous, des « nids de poule », des bosses ou encore des ornières. De chaque côté, nous pouvons également y trouver des fossés.
Les trous, bosses et cailloux constituent les obstacles ou les heurts de la vie ; les ornières sont les schémas que nous reproduisons. Tandis que les fossés plus ou moins profonds représentent les règles, les limites à ne pas dépasser afin d’éviter l’accident. Ce chemin comporte parfois des virages qui empêchent la visibilité. En cas d’intempéries, nous pouvons avancer avec plus de difficultés et moins de sérénité. Dans notre vie, nous sommes confrontés à des phases où nous sommes dans le brouillard. En d’autres termes, nous avons des difficultés à anticiper et à voir où nous allons…
1 calèche, 2 chevaux, 1 cocher et son passager…
Pour avancer sur notre chemin, nous avons à notre disposition un véhicule qui nous est propre, notre corps physique. Ainsi, la calèche symbolise notre corps.
Si mieux nourri, le cheval noir est le plus fort, la calèche va être déportée vers la droite et de ce fait, être portée par des représentations émotives maternelles. Si au contraire, c’est le cheval blanc qui domine, la calèche va se décaler vers la gauche et être portée vers des représentations émotives paternelles.
Quand le mental est seul aux commandes, nous pouvons nous trouver enfermés sur notre passé ou même ressasser. Par ailleurs, nous pouvons nous fixer des objectifs sans rapport avec nos propres aspirations et alors perdre notre motivation.
Cette calèche est tirée par 2 chevaux : l’un est blanc (yang), l’autre est un noir (yin). Ceux-ci représentent nos émotions. Ils montrent que dans notre vie, elles nous tirent, voire qu’elles peuvent nous emporter sans que nous puissions les contrôler.
Si nous laissons nos émotions s’exprimer sans aucun contrôle, nous risquons qu’elles nous submergent ou nous aveuglent ; ce qui peut arriver quand le mental (le cocher) n’écoute plus sa voix intérieure (le passager). De même, si nous restons trop dans le mental, nous risquons de réprimer nos émotions, moins attentif au confort de notre moi intérieur.
La calèche est conduite par un cocher qui représente notre mental, notre conscient.
La vigilance et la conduite du cocher va influer sur la qualité et le confort du voyage (existence). S’il brutalise ou brime ses chevaux (émotions), ceux-ci peuvent se rebeller, il prend alors le risque d’amener la calèche à l’accident. Si le conducteur est inattentif, manque de vigilance ou se relâche, il lui sera plus difficile d’éviter les trous, les ornières, les bosses… S’il s’endort ou ne tient pas les rênes avec suffisamment de fermeté, les chevaux (émotions) peuvent échapper à la main du cocher. Lorsque ce dernier conduit trop vite ou force trop, les chevaux s’emballent et c’est le fossé, la chute.
Nous sommes alors arrêtés sur notre chemin, plus ou moins brutalement : accidents, traumatismes, deuils.
En panne…
Parfois, c’est une pièce de la calèche qui lâche, fragilisée par les nombreuses bosses, trous, nids-de-poule (accumulation de comportements, d’attitudes inadéquates)… N’oublions pas également qu’il faut prendre soin de notre calèche et qu’il est nécessaire de l’entretenir, sinon elle risque de s’abîmer prématurément.
En cas de panne, il va falloir réparer. Selon la gravité, nous allons pouvoir le faire nous-mêmes (repos, cicatrisation…), faire appel à un dépanneur (techniques douces, naturelles) ou à un réparateur (médecine moderne, allopathique).
Traiter la panne ne suffira pas, il faudra également s’interroger sur son origine : conduite du cocher ? Fragilité intrinsèque de la calèche ? Chevaux trop fougueux ou mal maitrisés ?
Il est essentiel de s’interroger sur la manière avec laquelle nous allons changer nos comportements, nos attitudes face à la vie, si nous voulons éviter que la panne ne se reproduise.
A chacun notre chemin…
Parfois la calèche traverse des zones de faible visibilité, c’est-à-dire que nous ne voyons pas où nous allons. S’il s’agit d’un simple virage, nous pouvons l’anticiper ; en cas d’averse soudaine, d’orage ou d’un épais brouillard, il est plus difficile de conduire sa calèche. Il faut alors peut-être naviguer à vue. Ce sont les moments de notre vie où nous sommes dans le brouillard, où nous ne savons pas où nous allons. A compter de là, nous sommes obligés de laisser la vie nous montrer le chemin.
Parfois, nous arrivons à des bifurcations, des carrefours. Si le chemin n’est pas balisé, le cocher (le mental) va devoir prendre une décision. Le risque de se tromper, de se perdre est possible, d’autant plus si le cocher est trop sûr de lui, persuadé de tout connaître et de tout contrôler. Plus il est sûr de savoir la direction à prendre, plus le risque est important. En effet, la raison et l’intellect croient pouvoir tout résoudre.
Si le cocher est humble et honnête avec lui-même, il demandera quelle route prendre au passager (guide intérieur). Notre moi profond sait où il va, il connaît sa destination finale. Il pourra l’indiquer au cocher si celui-ci est prêt à l’écouter. En effet, la calèche en roulant fait parfois beaucoup de bruit, le cocher n’est pas attentif aux informations données par le passager. Il est important de s’arrêter et de faire des pauses pour écouter ce que notre guide intérieur a à nous dire.
Conclusion
La métaphore de la calèche permet de porter un regard imagé sur le processus de fonctionnement de l’être humain, parce qu’elle présente l’existence comme un voyage.
Pour qu’il soit réussi, il est nécessaire de respecter les 4 plans de l’être :
- Premièrement, si la calèche (corps physique) est en mauvais état, comment pouvons-nous avancer sur notre chemin ?
Par conséquent, il s’agit d’entretenir notre corps et de le respecter.
- Deuxièmement, sans l’élan des chevaux (émotions), aurions-nous la force d’avancer ?
S’il est nécessaire de nourrir positivement nos choix et de maintenir notre cap, nous devons également apprendre à maîtriser nos émotions.
- Troisièmement, si le cocher (mental) ne dirige plus et ne maitrise pas ses chevaux, ou encore s’il ne prend pas soin d’écouter ses chevaux, que se passe-t-il ?
Ce dernier risque de se couper de ses émotions. Or, elles sont un élan moteur de notre vie.
- Et enfin, si le voyageur (voix intérieure) est mis de côté, comment pensons-nous trouver le sens profond de notre vie ?
Sources :
- G. Jung, L’homme et ses symboles, Ed. Robert Laffont, 1964.
- Paulo Coelho, L’Alchimiste, Ed. LGF – Livre de Poche (31 juillet 2002).
- Michel Odoul, Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, Ed. Albin Michel.
- Piotr Demianovitch Ouspenski, Fragments d’un enseignement inconnu (1947), Éd. Stock, 2003.
- Platon, Phèdre, Ed. Flammarion, 2006.
12 mai 2021 : 28ème Journée Mondiale de la fibromyalgie
L’objectif de cette journée est de nous sensibiliser sur la situation des personnes qui souffrent de maladies orphelines et plus particulièrement de la Fibromyalgie, « le mal partout ».
La Fibromyalgie est reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 1992.
Historique
Le 12 mai de chaque année est désigné « Journée mondiale de la fibromyalgie » en l’honneur de Florence Nightingale. Née le 12 mai 1820 en Grande-Bretagne, elle est atteinte de fibromyalgie et du syndrome de la fatigue chronique. Elle exerce le métier d’infirmière lorsqu’elle contracte la Fibromyalgie vers l’âge de 35 ans. Malgré sa maladie, Florence Nightingale est à l’origine de la Fondation de la Croix Rouge Internationale, et elle fonde également la première école d’infirmières. Elle représente un symbole fort de résistance et de lutte contre la maladie.
Qui est Florence Nightingale ?
Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
Maladie chronique, la fibromyalgie se caractérise par des douleurs diffuses, générales et persistantes, aggravées par le Froid, l’Humidité et l’Effort. Une condition douloureuse pouvant devenir invalidante. À cela s’ajoutent des problèmes de sommeil, de digestion, de troubles d’humeur et même de mémoire.
Il s’agit d’une maladie invisible.
- 9 malades sur 10 sont des femmes,
- principalement entre 35 et 45 ans,
- touché(e)s en pleine période professionnelle,
- Hypersensibilité,
- Hyperactivité.
Un « fibromyalgique » perçoit la douleur d’une façon beaucoup plus intense. Loin d’être un malade imaginaire, il vit la douleur au quotidien.
Des études récentes montrent qu’il pourrait s’agir d’un dysfonctionnement des mécanismes centraux de contrôle de la douleur.
On retrouve souvent :
- Un sommeil non reposant ; fatigue et raideur au lever,
- Des maux de tête » ordinaires » ou fortes migraines,
- Des troubles digestifs, diarrhées et/ou constipation, ballonnements et/ou nausées,
- Des troubles génito-urinaires,
- Des états dépressifs ou d’anxiété (plus souvent la conséquence que la cause de la fibromyalgie).
Ces symptômes sont aggravés par le stress, les émotions, par un manque ou excès d’activité physique ou par un travail trop contraignant ou des tâches répétitives.
Situation en France
De nombreuses personnes ne sont pas encore diagnostiquées à cause de la prise en compte insuffisante des douleurs et des épuisements durables inexpliqués. Cette situation laisse les personnes atteintes, et leurs familles dans la souffrance et le désarroi.
On estime entre 2 et 5% (voire parfois 8 %) la part de la population française touchée soit environ 2 millions de personnes concernées directement ou indirectement, dont 200 000 dans un état grave, voire invalidant. Aux Etats-Unis, elle représente près d’un cas sur dix d’invalidité.
Apprendre à vivre avec la fibromyalgie
« La fibromyalgie ne disparaît jamais, on apprend juste à vivre avec. » (Madame Fibromyalgie)
Les techniques psychocorporelles et énergétiques peuvent aider les personnes atteintes de fibromyalgie à se relaxer sur les plans physique et moral. Elles leur apprennent à ne plus subir leur douleur et peuvent améliorer notablement leur qualité de vie.
« On perd beaucoup d’énergie en luttant contre la maladie, autant garder nos forces pour profiter pleinement de ce que la vie peut nous offrir. » (Madame Fibromyalgie)
La Sophrologie : « reprendre le contrôle du corps puis du mental ».
Selon le Dr Dominique Servant, psychiatre, spécialiste du stress : « La sophrologie offre de larges possibilités d’intervention, aussi bien sur la douleur physique que sur les souffrances morales qui y sont associées. »
Ainsi, la pratique de la sophrologie va permettre de renouer avec CE corps qui souffre et qui est souvent considéré comme un ennemi, et donc de se rapproprier SON corps : nouvelle perception.
Ces outils sophrologiques n’agissent pas sur la cause de la douleur mais sur la sensation et la perception de la douleur. Par ailleurs, en développant une gestion efficiente de la douleur, nous agissons sur notre charge de stress que nous diminuons, permettant ainsi au corps de récupérer et de retrouver de l’énergie.
« La sophrologie apprend à faire face à ses émotions, à aborder la maladie différemment pour ne plus la subir. La personne reprend confiance en elle et gagne en qualité de vie. C’est un excellent complément », conclut le Dr Servant.
La Méditation
Apprendre à méditer peut donner des résultats dans la gestion de la douleur chronique. En effet, la méditation peut permettre de reprendre le contrôle sur celle-ci. Avec la méditation, nous apprenons à focaliser notre attention sur le moment présent et à analyser les sensations ressenties avec détachement.
Approche énergétique avec le Shiatsu le Shiatsu
Par l’approche énergétique, il est possible à la personne fibromyalgique de retrouver une certaine harmonie.
En effet, nous recevons :
– Un apport d’énergie : L’énergie est le carburant pour permettre de se mettre en mouvement :
- gérer notre maladie,
- entreprendre des changements,
- faire de nouveaux projets…
– Une stimulation sur le moral :
- diminuer nos sensations de stress, de dépression,
- renforcer nos énergies positives, notre envie de vivre,
- combattre, ressentir, comprendre, rayonner, aimer et échanger, communiquer, avoir les idées claires…
– Un travail sur les tensions et les mémoires :
Lorsque nous vivons des situations générant du stress, nous avons tendance à absorber la charge émotive de la situation. Notre système devient surchargé. Cette lourdeur fait en sorte que nos idées sont moins claires et moins vives. Nous avons plus de difficulté à évaluer nos options pour diriger notre vie. Nos organes aussi fonctionnent plus difficilement et la fatigue s’installe.
Il est possible de retrouver notre équilibre naturel en libérant le système de sa surcharge. Ainsi, le shiatsu est une technique qui défait les nœuds dans les muscles, et dénoue les blocages énergétiques. Une personne ayant reçu un ajustement énergétique retrouve une certaine légèreté, et lui donne la possibilité de reprendre un peu le contrôle de son corps.
Conclusion :
Selon Luc Bodin, docteur en médecine et formateur-conférencier, les fybromyalgiques avant d’être malades étaient des personnes généralement « superactives, impatientes, voire perfectionnistes qui travaillaient beaucoup au détriment même de leur santé. » La maladie a mis un frein, les a stoppé net dans ce processus de sur-activités, du « j’en fais toujours plus ». Elle les a obligés « à se reposer, à réfléchir et à changer… C’est peut-être la cause véritable de cette maladie : changer pour se mettre en harmonie avec ses aspirations profondes et revivre sur d’autres bases. »
En retrouvant notre équilibre physique et émotif, nous reprenons les commandes de notre vie.
N’attendons pas que notre corps nous lâche, faisons ajuster notre énergie dès maintenant !
Important pour finir cette présentation
L’accompagnement que nous vous proposons est un travail de synergie avec la médecine, en aucun cas n’arrêter votre traitement médical sans l’avis de votre médecin.
Sources :
- BODIN Luc, Découvrir le sens caché des maladies, Pour obtenir une guérison complète et retrouver son chemin de vie, Ed. Guy Trédaniel, 2018
- SERVANT Dominique, Relaxation et Méditation, Trouver son équilibre émotionnel, Ed. Odile Jacob, 2007
- SERVANT Dominique, Soigner le stress et l’anxiété par soi-même, Ed. Odile Jacob, 2009
- https://madamefibromyalgie.com/
- https://fibromyalgiesos.fr/
Qu’est-ce qu’une émotion ?
Tenter de comprendre ce qu’est une émotion implique de commencer par en poser une définition. Tâche complexe…
L’émotion est une énergie. Elle nous dit quelque chose ; elle est un moteur
Le mot « Emotion » vient de l’ancien français « motion » qui signifie « mouvement« , emprunté au latin « motio » signifiant » action de mouvoir, mouvement, trouble, frisson (de fièvre)« .
Le Petit Robert définit l’émotion comme un état affectif bref et intense, caractérisé par des manifestations psychophysiologiques : elle fait appel à la fois à notre corps (nos ressentis physiques) et à notre Esprit (mémoire).
Les émotions sont des réactions physiques face à une expérience plaisante ou déplaisante.
L’émotion est donc ce qui nous met en mouvement, nous secoue et nous fait bouger. L’émotion est ainsi le mouvement de la vie en soi.
1 – Les émotions « de base » ou « primaires »
Les émotions « de base » ou « primaires » sont des réactions émotionnelles spontanées vis à vis d’une situation.
Ce sont celles qui apparaissent à l’origine. C’est notre toute première réaction à une situation, à un événement ou à quelque chose, auquel nous tenons. Elles nous alertent sur nos besoins essentiels.
Elles sont universelles et innées.
Parmi les émotions de base, nous trouvons notamment : la peur, la colère, la joie, le dégoût (ou aversion), la tristesse.
⇒Film Vice-versa, 2015
- Selon le psychologue Robert Plutchik, il existe 8 émotions se présentant en 4 couples opposés : joie/tristesse, peur/colère, surprise/anticipation et dégoût/confiance.
- Selon la cosmologie chinoise ou « Théorie des 5 éléments », certains organes sont liés à des activités émotionnelles :
- L’énergie du cœur est liée à la joie.
- L’énergie du foie à la colère.
- L’énergie de la rate (qui se dit Spleen en anglais)aux soucis.
- L’énergie des poumons à l’anxiété.
- L’énergie des reins à la peur.
Les émotions sont considérées comme les principales causes internes de la maladie dans la Médecine Traditionnelle chinoise.
Les émotions de base ont comme fonction de rendre compte de notre degré de satisfaction ou d’insatisfaction.
2 – Les émotions mixtes ou secondaires
Les émotions « secondaires », dites également « complexes ou mixtes » résulteraient d’un mélange d’émotions basales, comme la jalousie…
Tableau représentant les associations possibles entre 2 émotions que nous éprouvons…
Nous retrouvons ainsi une vingtaine d’émotions différentes, de la surprise (Joie et Peur) à l’anxiété (Tristesse et Peur) en passant par l’extase (Joie et encore Joie). Ces associations d’émotions permettent d’expliquer que nous pouvons être à la fois en colère et triste ou encore, joyeux et effrayés.
Elles sont le résultat :
- de notre apprentissage des émotions de base,
- de notre environnement,
- de notre vécu
- et de nos expériences personnelles.
Elles se développent durant notre enfance, et s’achèvent quand nous atteignons l’âge adulte. Elles sont apprises, mentales et ne remplissent pas de fonction biologique adaptative.
Elles répondent à une émotion de base, et peuvent ainsi la masquer. En effet, l’émotion secondaire peut se manifester en premier lieu, et ainsi dissimuler l’émotion primaire.
Elle peut venir se substituer à une émotion de base que nous percevons comme inacceptable, ou dont nous ne reconnaissons pas les signes. Elles peuvent donc devenir problématiques dans la mesure où en masquant notre ressenti réel de l’émotion primaire, elles nous privent d’informations importantes qui sont un guide vers l’identification de nos besoins réels et de la possibilité de les satisfaire.
Elles sont souvent « un amalgame d’émotions et de subterfuges que nous utilisons pour nous voiler ce que nous vivons réellement » (Olivier Elissalt). Contrairement aux émotions simples, dont le but est de nous informer, certaines émotions mixtes tentent plutôt de nous « désinformer ». Elles mettent un voile sur l’émotion réelle qui est à l’origine de notre mal-être ou au contraire de notre mieux-être. Il faut donc les examiner soigneusement afin d’identifier de quoi elles sont faites.
⇒ La jalousie n’est pas une émotion unique, mais plutôt un cocktail d’émotions et de sensations physiques mélangées. Selon Kathy Labriola, auteure du Jealousy Workbook, les trois émotions primaires composant la jalousie sont la peur, la colère et la tristesse.
Lors d’une crise de jalousie, la plupart des gens expérimentent une, deux, voire les trois émotions, simultanément ou l’une après l’autre, dans des proportions qui leur sont propres.
Exemple 1
Exemple 2
Les émotions secondaires enrichissent notre palette émotionnelle. Mais elles perdent toute utilité, si elles cachent ce que nous ressentons vraiment et qu’elles envoient des signaux confus au monde extérieur sur notre besoin.
Conclusion
L’émotion est une énergie. Elle nous dit quelque chose et elle est moteur.
Il ne s’agit pas de l’inhiber mais d’en faire quelque chose.
Pour cela, il faut apprendre à la maîtriser, c’est-à-dire, en particulier :
- Eviter ou réduire ses effets néfastes (perte de contrôle, somatisations…),
- Choisir jusqu’où vivre l’émotion et donc être plus autonome, plus maitre de sa vie,
- Pouvoir privilégier des sentiments et émotions agréables et positives.
⇒ Gérer nos émotions
Livres et film pour aller plus loin
- Damasio Antonio R., Spinoza avait raison. Joie et tristesse, le cerveau des émotions, éd. Odile Jacob : 2005, 370p.
- Elissalt Olivier, Archier Georges et Setton Alain, Mobiliser pour réussir. Troisième type, mode d’emploi, Seuil : 1989, 256p.
- Labriola Kathy, The Jealousy Workbook: Exercises and Insights for Managing Open Relationships (English Edition), 30 sept. 2013
- Plutchik Robert, Professeur et Psychologue américain (1927-2006).
- VICE-VERSA, film des studios Pixar-Disney, 2015
Ce film d’animation raconte l’histoire du centre de contrôle, « le Quartier Général », situé dans la tête d’une petite fille, Riley, 11 ans. 5 Émotions sont au travail : Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse ; Peur se charge de la sécurité ; Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son utilité.
Gérer nos émotions, au mieux
L’émotion est une énergie.
Elle nous dit quelque chose ; elle est un moteur
Le mot « Emotion » vient de l’ancien français « motion » qui signifie « mouvement », emprunté au latin « motio » signifiant » action de mouvoir, mouvement, trouble, frisson (de fièvre) ».
Pourquoi apprendre à mieux gérer nos émotions ?
Apprendre à la reconnaître et à mettre des mots sur notre émotion est important. Mieux nous pouvons l’identifier, plus cela nous aidera à la gérer. L’idée est plutôt d’en faire quelque chose, que de l’inhiber, de la freiner, ou de la nier.
Aussi, nous devons apprendre à :
- Eviter ou réduire ses effets néfastes comme par exemple, la perte de contrôle, la somatisation…
- Choisir comment et jusqu’où vivre l’émotion : cela implique devenir plus autonome, être plus maître de sa vie.
- Pouvoir privilégier des sentiments et émotions agréables et positives.
Il s’agit de développer notre « intelligence émotionnelle » (Daniel Goleman) ou notre « intelligence du cœur » (Isabelle Filliozat). La sophrologie nous aide à développer notre intelligence émotionnelle.
Comment apprendre à mieux gérer nos émotions ?
En sophrologie, nous développons la conscience de nos sensations et perceptions.
1 – Les sensations nous arrivent automatiquement. En effet, nous sommes par essence des récepteurs de sensations-informations.
Sensation vient de « sensasio = compréhension ». La sensation est la réaction du corps en réponse à une stimulation physique, qu’elle soit interne ou externe. C’est notamment capté par nos sens : vue, ouïe, odorat, toucher, goût.
La sensation peut être physique (froid, chaud, douleur physique, fourmillement…) ou psychologique (angoisse, stress, peur…).
2 – La perception de cette sensation est également automatique : notre cadre de référence, nos sentiments… agissent inconsciemment.
Le terme vient de « perceptio = action de recevoir ». En psychologie, elle consiste en une fonction par laquelle se représente les objets.
La perception d’un phénomène est une lecture de la réalité. Elle serait donc la représentation que nous avons, en fonction de notre propre cadre de référence, de notre vécu, de nos expériences, de nos croyances…
3 – D’où en sophrologie, l’importance de développer la conscience de nos sensations et la perception.
Il s’agit de prendre conscience des phénomènes et de les observer sans jugement.
La sensation serait donc une donnée objective et la perception, un phénomène subjectif.
Ainsi, une odeur (sensation) peut nous rappeler le souvenir d’une grand-mère (perception positive) ou au contraire une « Tatie Danielle » (perception négative).
En prenant conscience de nos sensations et perceptions, nous pouvons agir en amont sur nos émotions.
Mieux gérer nos émotions suppose d’avoir clarifié pour nous-mêmes la différence non seulement entre sensation et perception, mais aussi entre émotion et sentiment ; puis, de comprendre les mécanismes d’interaction qui existent entre ces 4 phénomènes.
Le sentiment est la fonction par laquelle un être humain peut évaluer, juger, apprécier la valeur des choses et des situations à partir de l’émotion.
Pouvons-nous gérer nos émotions ?
Pouvons-nous maîtriser nos émotions ? Faut-il les contrôler, les gérer ?
Les émotions sont vitales, elles nous permettent de nous adapter dans un monde en changement. Cela devient un problème lorsqu’elles sont inadaptées, disproportionnées ou encore excessives ; et qu’elles sont vécues comme une souffrance ou un déséquilibre.
1 – Si nous sommes incapables de contrôler nos émotions, nous pouvons :
- Perdre le contrôle,
- Développer des difficultés relationnelles,
- Perdre en efficacité,
- Développer des problèmes de santé.
Inversement une bonne gestion des émotions favorise la créativité, les relations, l’efficacité, la bonne santé…
2 – Contrôler nos émotions suppose d’agir à 3 niveaux :
-
Les manifestations corporelles enclenchées par le système nerveux sympathique au moment d’une émotion.
« En avoir plein de dos », avoir « la trouille au ventre », « se faire de la bile » « avoir les reins solides » sont autant d’expressions qui nous révèlent la relation étroite entre nos émotions et notre corps.
Lorsque nous sommes fiers, tristes ou heureux, nous éprouvons des sensations corporelles localisées dans des zones spécifiques de notre corps.
Les couleurs chaudes = zone du corps suractivée par l’émotion
Les couleurs froides = zone du corps affaiblie ou ralentie par l’émotion
Tous, nous connaissons la sensation de boule au ventre, de souffle coupé, d’étau qui se resserre… Ces manifestations corporelles liées aux émotions, nous pouvons les subir ou au contraire décider de les transformer de façon positive.
Pour cela, nous devons apprendre à agir sur notre système parasympathique. Accepter l’émotion, observer sa respiration, lâcher prise, se laisser aller à pleurer mobilisent ce système.
Selon Boon, Davrou et Macquet, stimuler le parasympathique engendre :
- Un ralentissement du rythme cardiaque et respiratoire,
- Une dilatation des artères,
- Une diminution de la tension artérielle,
- Une augmentation du péristaltisme intestinale,
- Un freinage de la transpiration.
Si nous tentons de dominer, nier et repousser l’émotion, nous sommes pris dans un système antagoniste entre “vouloir” (qui stimule notre système nerveux sympathique et déclenche le stress) et “calmer” qui relève du système parasympathique.
Les techniques respiratoires et plus globalement de détente agissent sur cette fonction.
-
Le monologue intérieur (le mental),
-
Et les images persistantes.
Il nous faut arrêter les pensées qui tournent en boucle et les images qui envahissent le mental.
Comment pouvons nous agir ?
Pour cela, la sophrologie propose des outils qui détournent le mental de ce qui provoque et/ou entretient les émotions et sentiments.
Ces 3 mécanismes (manifestations corporelles, monologue intérieur et images persistantes) s’alimentent les uns les autres (cercle vicieux), entraînant des débordements émotionnels et l’installation de sentiments qui s’ils sont négatifs contribuent au mal-être et favorisent l’apparition de nouvelles émotions.
⇒Transformer nos émotions en sentiments positifs : La sophrologie nous aide à anticiper et réduire les émotions négatives en développant la conscience des sensations, sentiments et émotions agréables et positives (cercle vertueux).
Pour transformer nos émotions en sentiments positifs, en sophrologie, nous utilisons des techniques d’activation du positif et de visualisation.
⇒ #3 Créer sa bulle de bien-être
⇒ #4 Vidéo Les 7 couleurs
Apprendre à s’écouter, se centrer sur nos sensations physiques, nommer nos émotions, et les accepter avec bienveillance n’est pas chose facile. Devenir observateur sans juger et sans s’opposer nécessite un « apprentissage ».
Conclusion
Si les émotions sont vitales pour le bon fonctionnement du corps ainsi que pour mener une vie saine, il est néanmoins difficile de sortir seul d’une émotion qui prend le dessus. Une première étape est de prendre conscience de ses émotions et ensuite, de « se mettre en mouvement » pour les apaiser et retrouver son équilibre intérieur.
⇒ Le Shiatsu est un autre allié dans le rééquilibrage des émotions.
Le Shiatsu, de par son action directe sur la circulation de l’énergie dans les méridiens, a un impact à la fois sur le physique et le psychique. Il rééquilibre la circulation de l’énergie dans le corps et rétablit par la même occasion l’harmonie corps/esprit.
Après une séance de Shiatsu, nous pouvons observer :
- Une respiration plus ample avec sensation de libération au niveau de la cage thoracique,
- Une prise de recul qui peut se prolonger plusieurs jours par rapport à la situation stressante,
- Un apaisement/détente/sérénité,
- Un renforcement de l’ancrage,
- Une sensation de légèreté,
- Un visage plus souriant, ouvert.
Apprendre à maîtriser et mieux vivre nos états émotionnels, n’est pas un processus inné, mais cela se travaille… C’est là que la Sophrologie ou le shiatsu interviennent, parce qu’il n’est jamais trop tard pour passer à l’action !
Sources :
- BOON H., DAVROU Y., MACQUET J.C, La Sophrologie, Retz : 1976.
- FILLIOZAT Isabelle, L’intelligence du cœur, Paris : JC Lattès,5 mars 1997, 341p.
- GOLEMAN Daniel, L’Intelligence émotionnelle (Emotional Intelligence: Why It Can Matter More Than IQ, 1996).
- JEANNE Véronique, Comment tu te sens ? Apprenez à votre enfant à comprendre et apprivoiser ses émotions, Ed. DE BOECK SUP : 9 septembre 2020, 160p.
- LEFEVRE-VALLEE Isabelle, La sophrologie par les contes : 5 histoires pour apprivoiser ses émotions et s’épanouir sereinement, Kiwi : 9 décembre 2020, 77p.